Le point de vue du personnel infirmier sur le conditionnement à l’hôpital
Les dispositifs médicaux, les produits pharmaceutiques et les produits de diagnostic peuvent rapidement être compromis si le conditionnement n’est pas ouvert correctement. Pour éviter la contamination du produit dans tous les environnements de soins hospitaliers, il est essentiel que le conditionnement soit intuitif et conçu dans un souci de présentation aseptique. En tant que fournisseurs de conditionnement, nous recherchons en permanence les moyens de concevoir au mieux le conditionnement pour l’utilisateur final. Nous y parvenons notamment en discutant avec les infirmières, les médecins et les soignants de la manière dont le conditionnement est utilisé et de l’influence qu’il peut avoir sur l’expérience de l’utilisateur.
J’ai dernièrement rencontré trois infirmiers de Grand Rapids, dans le Michigan, travaillant chacune dans un service hospitalier différent, pour discuter de leurs interactions avec les emballages médicaux. Les entretiens réalisés à cette occasion ont permis de comprendre comment le conditionnement et la présentation des produits évoluaient en fonction du service de l’infirmière.

Gracyn : Parlez-moi de votre rôle actuel.
Riley Bosanic : Je suis titulaire d’une maîtrise en sciences infirmières (MSN) et je travaille à l’étage des soins gériatriques d’un hôpital. L’étage est un service ordinaire, où tous les patients ont plus de 65 ans. Comme le travail est axé sur la gestion des soins aux patients, mes compétences me permettent d’être facilement transférée dans d’autres unités générales de l’hôpital si nécessaire.
Trinity Horne : Je suis infirmière dans l’unité de travail et d’accouchement, ce qui me permet de voir naître des bébés ! Il s’agit d’une unité spécialisée en raison des exigences spécifiques des patients et de l’attention particulière que je dois avoir et maintenir. Ainsi, pour mon service spécifique, j’ai dû obtenir une certification en surveillance fœtale.
Ben Chafin : Je suis infirmier diplômé. Je travaille dans l’unité de soins intensifs (USI), également reconnue comme une unité spécialisée, parce qu’elle s’occupe de personnes qui ont besoin d’une attention particulière.
Gracyn : Quelles sont les procédures habituelles que vous observez dans votre unité ?
Riley : Mon travail consiste essentiellement à gérer les soins aux patients. Je m’occupe donc beaucoup du traitement de la douleur et du soin des plaies, ce qui signifie que j’ai tendance à travailler avec beaucoup de produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux. J’administre régulièrement des médicaments, sous forme de pilules ou de seringues, et je pose également beaucoup de cathéters. Comme mon étage s’occupe davantage de la gestion des soins du patient, nous ne pratiquons pas souvent de procédures spécialisées.
Trinity : Mes interventions concernent principalement les accouchements par voie basse et les césariennes. Je pratique cependant d’autres procédures diverses en fonction des besoins de la mère et du bébé. Il peut notamment s’agir d’une épisiotomie ou de la rupture de la poche des eaux.
Ben : Nous pratiquons de nombreuses interventions dans l’unité de soins intensifs. Il s’agit par exemple des voies artérielles, des voies centrales, des cathéters de Foley, ainsi que de l’intubation.
Gracyn : Quel type de conditionnement utilisez-vous généralement pour ces procédures ?
Riley : La plupart des produits que j’utilise sont des sachets que l’on ouvre ou des blisters qui se présentent sous la forme d’un plateau en plastique muni d’une opercule en papier. Les cathéters sont souvent présentés dans un blister en plastique avec des clips, tandis que les aiguilles stériles sont emballées dans de l’aluminium. La plupart de ces éléments sont à ma disposition au cours de mon travail.
Trinity : Nos produits se présentent généralement sous la forme d’un kit adapté à la procédure. Nous disposons de blisters pour les accouchements par voie basse et de blisters pour les césariennes, qui sont des blisters classiques avec une opercule en papier, mais qui contiennent tout ce dont nous avons besoin, et qui peuvent donc être assez volumineux. Ensuite, le kit est recouvert d’un sachet. Si nous avons besoin de quelque chose de supplémentaire qui n’est pas dans nos kits, il est généralement fourni dans un sachet en plastique.
Ben : Compte tenu de la nature des patients de l’unité de soins intensifs, nous effectuons la plupart des procédures directement dans la salle. Je travaille donc beaucoup avec des pansements stériles. De plus, comme nous effectuons un grand nombre de procédures urgentes et qu’il y a un souci de rapidité sur le terrain, nous travaillons avec de nombreux kits, de sorte que tout est là quand nous en avons besoin. Les kits se composent d’un blister et d’une opercule en papier, le tout dans un sachet. Il arrive que nos kits de suture se présentent sous forme de cartes, mais c’est rare. La différence, notamment pour les fils de suture présentés dans une carte ou un blister, dépend presque toujours de la préférence du médecin.
Gracyn : Quels sont les défis spécifiques que vous rencontrez ? Comment le packaging a-t-il influencé ces défis ?
Riley : Tous les défis sont liés aux situations d’urgence. En effet, dès lors qu’il faut agir vite, il est plus facile de transgresser le champ stérile, et donc de le compromettre. Le défi vient généralement de la situation, et non du conditionnement.
Trinity : Des problèmes peuvent survenir lors des césariennes réalisées en urgence, principalement parce que nous ne disposons que de peu de temps pour tout mettre en place. Que ce soit par la chute d’un gant stérile ou la perforation d’une aiguille, il faut recommencer ou stériliser le sujet exposé. Même si cela peut prendre du temps, nous savons que c’est important et je n’ai jamais vu de situation où la sécurité du patient était compromise.
Il s’agit également de la taille de l’espace. Nous travaillons souvent avec des kits volumineux dans un espace restreint, ce qui multiplie les occasions de compromettre le champ stérile. Il est donc essentiel de veiller à ce que la taille du conditionnement corresponde au strict minimum indispensable.
Ben : Le champ stérile est rarement compromis. Cependant, étant donné qu’il y a beaucoup d’urgences dans l’unité de soins intensifs, plus nous nous déplaçons rapidement, plus il y a de personnes dans la pièce, plus il y a de chances de compromettre la procédure. Je n’ai jamais senti ou pensé que le conditionnement nous causait des problèmes. L’élément le plus déterminant du conditionnement est l’efficience. Si le produit remplit exactement sa fonction tout en occupant le moins d’espace possible, c’est un bon conditionnement.
Gracyn : Quelles sont les procédures mises en place pour garantir une présentation aseptique ? Cela change-t-il en fonction de l’unité dans laquelle vous vous trouvez ?
Riley : Nous avons suivi un cours de présentation aseptique lorsque nous faisions nos études et nous effectuons régulièrement des stages de formation pour rafraîchir nos connaissances. Mais tout se déroule selon une norme, quelle que soit l’unité.
Trinity : Notre norme consiste à ouvrir le conditionnement loin du patient, à remettre le dispositif ou le traitement à une personne stérile ou à en assurer le dépôt dans le champ stérile. Nous nous trouvons généralement à environ un mètre du champ lorsque nous déposons un dispositif. C’est important car si je suis trop près, je compromets le champ ; si je suis trop loin, je risque de compromettre le dispositif. Le principe est de bouger le moins possible avec le dispositif lorsqu’il est sorti de son conditionnement stérile. C’est pourquoi nous attendons d’avoir besoin d’ouvrir le conditionnement pour le faire.
Ben : Je ne vois pas de différences dans la présentation en fonction de l’unité. Une présentation aseptique est nécessaire pour chaque procédure. En règle générale, nous avons appris que le champ stérile est comme de la lave. Il est impossible d’y toucher à moins de pouvoir toucher la lave. Nous pensons à trois choses : ne jamais tourner le dos, ne jamais poser les mains, et toujours rester présent, face au patient.
Gracyn : Si vous pouviez changer quelque chose concernant le conditionnement avec lequel vous travaillez, quel serait-il ?
Riley : Quand je pense au conditionnement, j’ai en tête le stockage. Par exemple, trouver une aiguille d’une taille spécifique peut s’avérer difficile lorsqu’il y en a beaucoup. Cela peut faire perdre du temps. Je suggérerais un élément de différenciation dans l’impression du conditionnement, quelque chose comme une couleur pour le coder.
De plus, comme je travaille avec de nombreux produits pharmaceutiques, ce conditionnement peut être difficile à ouvrir. Le plastique peut être dur et nous devons souvent utiliser des ciseaux pour l’ouvrir. J’ai remarqué que le conditionnement avec des encoches de déchirement est beaucoup plus facile à utiliser.
Trinity : Les attaches des cathéters me posent toujours problème. Je pense que des supports différents pourraient être utiles dans ce cas.
Ben : Nous disposons de kits pour des procédures spécifiques et j’ai remarqué qu’ils ont commencé à séparer les kits destinés aux sutures. Je les conserverais dans les kits. Tout est regroupé en un seul endroit, ce qui permet de définir des zones précises pour le champ stérile et d’être le plus efficace possible.
Sans surprise, malgré la diversité des contextes de soins, les trois infirmières s’accordent à dire que l’efficience et la sécurité du patient sont les éléments les plus importants de toute procédure médicale, même au niveau du conditionnement.
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