La quête de la durabilité
Je ne mange pas de viande tous les jours, mais quand j’en achète, je vérifie sa provenance. Quand elle est d’origine locale, je suis plus susceptible de l’acheter. J’évite d’aller chez le maraîcher pour acheter des légumes en janvier. Si je trouve des salsifis, je ne les achète pas en dehors de la saison des salsifis. Je dépense plus d’argent qu’avant pour mes jeans, car j’achète désormais une marque locale. J’ai présenté mes habitudes d’achat pour une raison simple : I try to think before I buy, and I try to be conscious about what effect my purchase has on the environment when it is possible.
Lorsque je me rends chez des fabricants de dispositifs médicaux ou dans des laboratoires pharmaceutiques (parce que c’est ce que je fais !), le développement durable est un sujet important à l’ordre du jour pour 2020. Cela a considérablement évolué par rapport à il y a quelques années. Au début de ma carrière, il y a environ 12 ans, le sujet de discussion principal concernait la sécurité du patient et l’apport du matériau d’emballage à la fonctionnalité du dispositif. Après un certain temps, une partie de l’attention s’est orientée vers la compétitivité des coûts. Je pense toujours que la sécurité du patient reste le sujet numéro un, ce qui est une bonne chose.

Développement durable. Qu’est-ce que cette expression signifie alors qu’elle se mêle sérieusement à la discussion ? Il pourrait y avoir tant d’implications. S’agit-il de réduire l’empreinte environnementale en diminuant la taille de l’emballage ? Mais que se passe-t-il lorsque les systèmes de fermeture s’ouvrent en raison d’un stress accru ? Je ne pense pas que nous aimerions risquer qu’un dispositif médical ou une seringue soit non stérile à cause de l’ouverture d’un conditionnement.
S’agit-il de mettre en place un programme de recyclage des matériaux d’emballage, une fois qu’ils ont été utilisés ? Cela signifierait que chaque sachet devrait être scindé en deux parties, l’une pour la couche supérieure (par exemple, Tyvek®) et l’autre pour le film. Deux poubelles dans chaque bloc opératoire pour les déchets. Il s’agirait également de prendre le temps de scinder physiquement ces sachets usagés alors qu’un patient attend sur la table d’opération. Le personnel infirmier a-t-il le temps pour cela ? Et si le sachet est enduit ? Qu’en est-il des traces de sang ou de tissu humain sur ces sachets ?
S’agit-il de réduire l’empreinte du transport ? Avec un matériau plus respirant, il est plus facile de caler des sachets individuels à l’intérieur d’une boîte. Avec plus de sachets individuels dans une boîte et plus de produits sur une palette, l’empreinte du transport diminue. C’est bon pour la réduction des coûts et c’est bon pour notre planète.
S’agit-il du cycle de stérilisation ? En le raccourcissant, on utilise moins de ressources, ce qui a un impact positif sur l’environnement. S’agit-il d’utiliser d’autres méthodes, ayant moins d’impact sur l’environnement que certaines des méthodes actuelles ?
S’agit-il de réduire les déchets en cours de fabrication ? Certaines des entreprises dans lesquelles je me rends ont mis en place des projets ambitieux pour y parvenir. Je soutiens pleinement ces initiatives, mais en même temps, je me rends compte qu’une large adoption nécessitera une toute nouvelle approche de la part de l’ensemble des personnes impliquées. Changer les mentalités peut être difficile et nécessite de l’engagement (Objectifs de développement durable de DuPont pour 2030).
Il pourrait s’agir de tout ce qui précède, il pourrait simplement s’agir d’un « greenwashing » pour donner une bonne image de l’entreprise, et il pourrait s’agir de toutes les solutions intermédiaires. Ce que je sais avec certitude et ce qui me rend heureux, c’est ceci : le développement durable est à l’ordre du jour des fabricants de dispositifs médicaux et des laboratoires pharmaceutiques, et c’est vraiment une bonne chose autour de laquelle rassembler le secteur. C’est l’occasion pour nous tous de faire preuve de créativité !