Susciter l’intérêt des prochains leaders de l’emballage médical (1ère partie)
Il y a trente ans, lorsque j’ai fait mes premiers pas dans le monde de la fabrication de dispositifs médicaux, j’ai été chaleureusement accueilli par les ingénieurs chargés des opérations de conditionnement stérile et des activités de conception.
Ils prenaient le temps de m’enseigner, ils avaient le temps de m’enseigner. Ils me demandaient de faire des choses qui leur étaient devenues banales, mais qui étaient nouvelles et excitantes pour moi. J’étais autorisé à « échouer » et à ne pas savoir certaines choses - j’avais le temps d’apprendre et ils ne me confiaient rien qui aurait pu avoir un impact réel sur la conception ou la fabrication des dispositifs médicaux que nous fabriquions. Ils m’ont permis de développer mes connaissances au fil du temps, en me donnant de plus en plus d’autonomie au fur et à mesure que je progressais, de sorte qu’à la fin de mon parcours, j’étais un ingénieur en conditionnement parfaitement opérationnel. J’ai eu un véritable coup de foudre.
À l’époque, je n’avais pas réalisé à quel point cette expérience était importante et combien elle me serait précieuse tout au long de ma carrière. Aujourd’hui encore, il se passe rarement une semaine sans que je me souvienne des enseignements que j’ai reçus durant ces premières années et qui me sont encore utiles aujourd’hui : je ne parle pas seulement des aspects techniques, mais aussi de la dimension humaine.

Remontons quelques années en arrière… Au cours de ces 5 à 10 dernières années, lorsque j’ai commencé à embaucher des ingénieurs, j’ai réalisé que mon expérience d’apprentissage était devenue en quelque sorte un cas isolé dans le secteur. J’ai également remarqué que :
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les entreprises pour lesquelles je travaillais ne disposaient pas de chaînes d’emballage stérile, de systèmes de test ou d’équipement de cachetage sur site ; cela est devenu encore plus évident depuis mon arrivée chez DuPont, où j’ai l’occasion de rencontrer une grande variété de fabricants de dispositifs médicaux ;
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les cadres supérieurs de l’équipe d’emballage n’avaient pas beaucoup de temps pour enseigner les ficelles du métier aux nouveaux ingénieurs (ou aux ingénieurs hors site) - les services d’ingénierie en conditionnement étant souvent très réduits, les cadres supérieurs (lorsqu’ils étaient présents) étaient déjà débordés et n’avaient pas le temps ; et
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les seuls livres disponibles étaient parus 20 ans auparavant, avec de nombreuses informations toujours d’actualité, mais d’autres non, sans qu’il soit possible pour les jeunes de les distinguer, ce qui m’a fait réaliser que j’avais oublié les choses que j’ignorais auparavant pour pouvoir les partager de vive voix avec eux.
Les ingénieurs débutants étaient mis à rude épreuve dans un environnement où l’échec n’était pas une option : ils devaient rapidement acquérir les connaissances nécessaires et je n’avais pas les moyens de les aider à y parvenir.
Dans un premier temps, seule mon expérience personnelle me signalait la difficulté à faire entrer ces jeunes professionnels dans le secteur, et j’étais navré de ne pas pouvoir les soutenir pleinement pour leur permettre de se passionner comme je l’ai fait.
En 2017, j’ai commencé à socialiser et à justifier le besoin de faire quelque chose de « plus » pour aider les jeunes professionnels à intégrer le secteur sur le plan technique et professionnel. Lors des événements sectoriels, j’ai remarqué que :
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si j’ai pu rencontrer toutes les personnes avec lesquelles j’ai évolué, nous pouvons néanmoins former un groupe intimidant dans lequel il peut sembler difficile de pénétrer. Non pas parce que nous sommes exclusifs, mais plutôt parce que nous avons si peu d’occasions de nous réunir en tant que communauté que, lorsque l’occasion se présente, nous passons le plus clair de notre temps à rattraper le temps perdu entre nous, sans vraiment faire l’effort d’être plus inclusifs et accueillants envers les jeunes professionnels ;
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ceux avec qui j’avais évolué et moi-même n’étions plus les « jeunes », nous étions devenus les dirigeants supérieurs (soupir). Je me souviens combien je m’étais senti intimidé en tant que jeune professionnel assistant à des événements du secteur la première fois, alors que tout le monde semblait se connaître et travailler en cohésion (il était même effrayant de les aborder !) ;
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les collègues du secteur avec lesquels j’avais évolué et moi-même étions davantage en fin de carrière plutôt qu’en début et il me semblait qu’il n’y avait pas beaucoup de jeunes professionnels pour prendre notre place.
Il m’est également apparu que l’emballage des dispositifs médicaux n’a rien de bien séduisant (du point de vue d’une personne qui vient de sortir de l’école) : nous ne pouvons pas aller au magasin et montrer à nos amis et à notre famille le packaging que nous avons conçu, mais une fois que l’on réalise que notre travail contribue à sauver des vies, il est presque impossible de ne pas tomber sous le charme : y a-t-il quelque chose de plus gratifiant que cela ?